Il était une fois la maison passive…
Souvenez-vous… c’était il y a deux semaine, il faisait beau, les petits oiseaux chantaient et on essayait de comprendre ce qu’était une maison passive. Tout simplement. C’est bien joli tout ça, mais comment diable est-ce qu’un jour quelqu’un s’est dit, “tiens et si on bouchait tous les trous de chez nous pour obtenir une température idéale ?” Vous l’avez compris, c’est exactement ce sur quoi nous allons nous pencher aujourd’hui. Dans la tête de qui et où est née la maison passive…
Un concept passif peut en cacher une autre.
Et bien en fait, l’histoire (comme souvent) est trompeuse, car lorsqu’on fait une petite enquête, la légende raconte que c’est un modèle qui nous vient d’Allemagne. Ce qui est vrai, mais pas entièrement. C’est-à-dire que la maison passive en tant que telle, le concept ainsi nommé et animé par une démarche écologique et économique moderne nous vient effectivement de la Germanie. Mais le principe en lui-même, qui consiste à éviter les déperditions de chaleur (ou de fraîcheur) existe depuis bien plus longtemps… il suffit surtout de savoir où regarder. D’autant que si on y réfléchit les problématiques sont tout à fait différentes d’un hémisphère à l’autre. Lorsqu’on vit dans un pays chaud, se chauffer n’est pas exactement un problème alors que lorsqu’on vit dans un pays tempéré comme le nôtre par exemple, on a des besoins qui changent en fonction de la saison.
Les chocs pétroliers n’ont pas que des inconvénients.
C’est donc dans les années 70, après la crise pétrolière, que deux professeurs s’associent pour faire des recherches afin de développer des habitats moins gourmands en énergie. Très vite, c’est un succès et ils déposent donc le concept de maison passive. Des normes sont créées, qui imposent une réduction de 90% des besoins en chauffage, ce qui pour des pays nordiques, est tout à fait inimaginable à l’époque. Et c’est bien en Allemagne, dans le Land (la région administrative) de Hessen que sont officiellement construites les 4 premières maisons passives. Tout fonctionne parfaitement, les habitants sont ravis, le concept est plébiscité. De nouveaux groupes d’étude sont ensuite créés dans les années 90, afin de faire de nouvelles recherches concernant les matériaux et pour normaliser le concept. C’est-à-dire d’y injecter des règles, pour créer un vrai label de certification passif. C’est un des chercheurs à l’origine du concept, le Dr Feist, qui crée le PassivHaus Institut, organe à l’origine de ce label.
Le passif est partout.
Mais voilà, quand on y réfléchit, le passif n’est pas nouveau. Il est même très actif en fait ce passif. C’est-à-dire que l’homme, et ses merveilleuses facultés d’adaptation, a depuis des millénaires essayé de construire des maisons de façon maline. Pas forcément chez nous, car l’énergie pour se chauffer est très vite venue (ce qui est dommage quand on réfléchit au mal qu’on a pu faire à notre planète et au temps qu’on a perdu). Mais si on prend les climats exotiques, il a bien fallu oeuvrer contre cette chaleur. En Inde par exemple, où il fait très chaud et humide, et où bien sûr environ 0,01% de la population peut se payer la climatisation, et bien on construit les maisons avec un super système d’aération. Elles possèdent une sorte de ventilation permanente, ce sont de véritables maisons courant d’air qui évitent de suffoquer chez soi et qui permettent de rafraîchir l’atmosphère. Et si on part un peu plus à l’Ouest, en Afrique exactement où on rencontre les mêmes problèmes sauf qu’en plus il ne pleut presque jamais, et bien certaines demeures sont construites avec des murs en boue extrêmement épais, afin de créer une ombre puissante qui permet de s’abriter du soleil toute la journée et de rester au vrai frais.
L’Histoire au service de l’Islande.
Mais il n’y a pas que dans les pays chauds où on a développé des techniques passives, l’Histoire elle aussi, et comme toujours, a contribué à l’évolution de l’habitat. Regardons l’Islande, où ça caille sérieusement hiver comme été. Et bien au Moyen-Âge, il y a eu une crise de bois de chauffage, une méga-pénurie de bois qui a fait que les islandais se sont retrouvés à grelotter toute la journée. Ils ont donc été forcés de trouver des solutions rapides et efficaces ! Et c’est tout naturellement qu’ils ont développé des concepts passifs sans le savoir, en utilisant notamment la nature particulière du sol islandais. Comme vous le savez, ce pays est volcanique, mais si souvenez-vous de l’éruption surprise du volcan au nom imprononçable d’il y a quelques années…vous y êtes ? Et bien qui dit volcanique dit sources chaudes et variations thermiques de sol importantes. Et qui dit tout ça, dit gros potentiel de chauffage qui dort sous-terre, ce que les islandais ont étudié fissa pendant la crise pour s’en servir. C’est ce qu’on appelle la géothermie, et associée à une isolation béton (mais pas en béton) et bien cela crée un concept passif. C’est-à-dire l’utilisation des sources de chaleur naturelles pour se chauffer. Bien joué l’Islande !
Et voilà, intéressant tout ça non ? C’est fou de voir comme l’homme s’adapte merveilleusement à son environnement quand il le veut… et vous alors, vous vous y mettez quand ? 😉
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